Sima Sima Retour aux réalités

«Cette année, je suis surtout venu pour me détente et me rincer l’œil. » Cette phrase d’un éleveur nivernais résume l’état d’esprit de nombreux agriculteurs en visite au Sima, qui s’est tenu à Villepinte du 24 au 28 février. Au détour des allées, on pouvait entendre dénoncer la forte augmentation des prix des matériels en 2018, en particulier ceux des tracteurs. Une situation qui n’incite pas à l’investissement dans des engins neufs, mais qui n’a pas entamé la bonne humeur des visiteurs.

Privilégier la convivialité

De leur côté, les constructeurs ont décidé de se serrer la ceinture. De Kubota à Beiser en passant par les spécialistes de la manutention, la cure d’amaigrissement était au programme pour de nombreux exposants, avec des stands nettement plus petits. Seuls les manufacturiers de pneumatiques et les fournisseurs de pièces ont succombé à la folie des grandeurs, avec des stands démesurés et des animations décalées.

La cuvée 2019 était aussi la première depuis 1999 (avec l’impasse de Case IH) à compter de grands absents, parmi lesquels Grégoire-Besson, Agram et Agrifac. En plus de la réduction de la taille des stands, nombreux sont ceux qui ont apporté une quantité restreinte de matériels, privilégiant l’accueil des clients et la convivialité.

Afin de remplir les espaces laissés vides par cette cure d’austérité, les organisateurs ont disposé des restaurants au cœur des halls 5B et 6, et bâché le fond des halls 3 et 4.

Le salon depuis Facebook

Pour faire la promotion des matériels restés à l’usine, certains constructeurs ont fait le choix des casques de réalité virtuelle. Ainsi équipés, les visiteurs ont découvert des machines, sans toutefois ressentir la satisfaction de toucher le produit. Les plus jeunes se sont rapidement lassés, préférant jouer sur les consoles équipées de Farming Simulator proposées par plusieurs exposants.

Quant aux nouveautés, les fans d’exclusivités et de scoops sont restés sur leur faim. Seuls les constructeurs français et Case IH ont vraiment joué le jeu en effectuant des lancements. Des nouveautés que les visiteurs ont immortalisées avec leur smartphone. Et grâce aux réseaux sociaux et aux milliers de posts sur Facebook, Instagram et Twitter, les agriculteurs restés à la maison ont souvent découvert les produits avant ceux qui ont fait le déplacement.

Loris Coassin, Corinne Le Gall et Pierre Peeters